(The English version is below.)
BUREAU DES AVOCATS INTERNATIONAUX
3, 2ème rue Lavaud
B.P. 19048
Port-au-Prince, Haïti
(509) 2943 2106 / 07
Email: avokahaiti@aol.com
Port-au-Prince, le 22 Décembre 2015
Note de presse
Le Bureau des Avocats Internationaux (BAI), dans sa mission première de défendre les droits des plus démunis, les droits inaliénables, imprescriptibles et inhérents à la personne humaine, en particulier ceux des victimes du choléra importé par la MINUSTAH, des Femmes et Filles victimes de viol, d’agressions sexuelles et autres abus de droit, prend acte d’un communiqué de presse, publié en date du 10 décembre 2015, relatif aux ” progrès et diverses infrastructures mises en place” par le Comité de haut niveau pour l’élimination du choléra en Haïti. Cependant, ce communiqué apparaît à un moment où il est constaté une augmentation considérable des cas de choléra dans le pays, notamment dans le sud-est (Commune Marigot) et dans l’Artibonite, au cours de ces trois derniers mois.
Plus d’un savaient que le Comité de haut niveau allait utiliser la journée mondiale des droits humains pour faire un « show » médiatique ». Malheureusement, « la montagne a couché d’une souris ». Les dernières pluies de fin saison n’avaient pas offert cette chance car, la rémontée des cas de choléra dans le département de l’Artibonite, là même où cette maladie a été déclarée en Octobre 2010, vient de prouver, une fois de plus, la nonchalence de ce comité, dit de haut niveau coprésidé par la Ministre de la Santé Publique et de la Population (MSPP), Madame Florence Duperval Guillaume et la représentante spéciale du Secrétaire Général des Nations-Unies en Haïti (RSSG) et chef de la MINUSTAH, Madame Sandra Honoré.
Le BAI tient également à signaler l’absence de transparence dans le fonctionnement du Comité de haut niveau surtout en ce qui concerne les lieux de réunion et les rapports de leurs travaux réalisés sur le terrain. Il est aussi à constater que le même jour que le Comité de Haut Niveau fait l’éloge de ses réalisations et de ses progrès dans la lutte pour l’élimination du choléra, des victimes du choléra ont adressé plusieurs milliers de lettres au Conseil de Sécurité des Nations Unies pour expliquer leurs souffrances, leurs vulnérabilités et du même coup, exiger justice et réparations, d’autant plus que le nombre de victimes s’agrandit avec les dernières remontées du choléra dans le pays.
Par conséquent, BAI attire l’attention de la population en général et les victimes du choléra en particulier sur les objectifs réels de ce communiqué qui consiste à : 1) Continuer avec l’hypocrisie de commémorer le 67ème anniversaire de l’adoption de la déclaration universelle des droits de l’homme dans un pays où les Nations-Unies violent, de manière systématique, les droits des citoyens avec la complicité de son propre gouvernement, donc c’est de la poudre aux yeux et 2) Continuer à utiliser les victimes du choléra comme un outil capable d’attirer des financements, et du même coup, faire de l’État Haitien une entité fonctionnant comme une ONG, donc un Etat Haitien humanitaire.
Ce Comité de haut niveau aurait dû se pencher sur des revendications pouvant permettre aux victimes du choléra de monter leurs dossiers juridiques en vue d’un procès contre les Nations-Unies, c’est-à-dire : a) mettre sur pied la Commission permanente de réclamation, conformément à l’article 55 de l’« Accord de siège » (SOFA) signé entre le Gouvernement Haitien et les Nations Unies, le 09 Juillet 2004 et b) enlever l’interdiction de délivrer aux victimes du choléra les certificats médicaux dans certains hôpitaux de l’Université d’État d’Haïti, particulièrement dans celui de Saint Nicolas à Saint Marc et de Mirebalais.
Ce faisant, le Comité de haut niveau ferait montre de sa bonne foi dans le cadre de la lutte pour le respect du droit international, en général et des droits humains de tous les citoyens haïtiens, en particulier.
Mario JOSEPH, Av.
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BUREAU DES AVOCATS INTERNATIONAUX
3, 2ème rue Lavaud
B.P. 19048
Port-au-Prince, Haiti
(509) 2943 2106 / 07
Email: avokahaiti@aol.com
Port-au-Prince, 22 December, 2015
Press Note
The Bureau des Avocats Internationaux (BAI), in its primary mission of defending the rights of the vulnerable, rights that are inalienable, non-derogable and inherent to the human person, especially the rights of victims of cholera imported by MINUSTAH, women and girl victims of rape, sexual assault and other abuses of their rights, brings to attention a press release published on 10 December, 2015, on “progress and various infrastructures set up” by the high-level Committee for the Elimination of Cholera in Haiti. Incredibly, this statement appears at a time when we see a considerable increase in cases of cholera in the country, particularly in the southeast (Marigot Commune and Anse-a-Pitres) and in Artibonite, during the past three months.
Many knew that the high-level Committee would capitalize on World Human Rights Day to make a media spectacle, to make a mountain of display out of a molehill of real action. The last rains of the season did not offer the Committee that chance; a rise in cases of cholera in the Artibonite department, the very place where the disease was originated in October 2010, has just proven, once again, the nonchalance of the committee, co-chaired by the Minister of Public Health and Population (MSPP), Florence Duperval Guillaume, and the Special Representative of the Secretary-General of the United Nations in Haiti (SRSG) and Head of MINUSTAH, Sandra Honoré.
The BAI also wishes to point out the lack of transparency in the functioning of the Committee especially regarding meeting locations and reports of their work done on the ground. It should also be noted that the same day as the High Level Committee praised their own achievements and progress in the struggle for the elimination of cholera, cholera victims sent thousands of letters to the UN Security Council to expose their suffering and their continuing vulnerability, demand justice and reparations, made even more urgent as the number of victims grows.
Therefore, BAI draws the attention of the general public and of victims of cholera in particular on the real objectives of this press release: 1) to distract from the hypocritical commemoration of the 67th anniversary of the adoption of the Universal Declaration of Human Rights in a country where the United Nations systematically violates the rights of citizens with the complicity of their own government, and 2) to use the victims of cholera as a tool to attract funding, and thereby making the Haitien state function more as an NGO than as a government.
The Committee should examine the claims of victims of cholera that they have presented in a lawsuit against the United Nations: a) establish the Standing Claims Commission, in accordance with Article 55 of the Status of Forces Agreement (SOFA) signed between the Haitian Government and the United Nations on July 9th, 2004, and b) removing the prohibition to grant victims of cholera certificates from medical hospitals in some of the State University hospitals, especially in that of Saint Nicolas hospital in Saint Marc and in Mirebalais.
In doing this, the high-level Committee would demonstrate its good faith in the context of the struggle for respect of international law in general, and specifically, for the respect of human rights of all Haitian citizens.