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Brian Concannon, IJDH, brian@ijdh.org; +1–541 263 0029 (anglais, français, créole)
Des groupes de défense des droits accueillent favorablement l’initiative des Nations Unies sur le choléra en Haïti
Appel à l’action immédiate pour rendre justice aux victimes
12 décembre 2012, Port-au-Prince, Boston — Le Bureau des Avocats Internationaux (BAI) et Institute for Justice & Democracy in Haiti (IJDH) accueillent favorablement le plan d’élimination du choléra en Haïti lancé hier à l’Organisation des Nations Unies (ONU), comme une première étape importante vers la justice pour les victimes de l’épidémie en cours. L’initiative soutient un plan conjoint qui sera annoncé le mois prochain en vue d’éradiquer le choléra sur l’île d’Hispaniola, sur une période de dix ans par le biais de soins de santé, d’éducation du public, d’eau potable et d’assainissement.
Le programme d’éradication du choléra reflète l’une des solutions clés visées par les revendications déposées contre l’ONU par ces organisations en novembre 2011, au nom de 5000 victimes du choléra en Haïti. De nombreux éléments de preuve ont établi que l’épidémie a été causée par la mauvaise gestion de l’assainissement de l’eau par l’ONU, ce qui a permis que les déchets humains non traités de soldats provenant d’un pays où le choléra est endémique, aient été versés dans la rivière centrale d’Haïti.
« Telle que notre plainte l’indique, l’ONU a l’obligation de contrôler l’épidémie de choléra qu’elle a causé par son inconduite. Nous sommes heureux que l’ONU prenne enfin des mesures conformes à ses obligations légales, mais davantage de ressources sont nécessaires et il y a urgence d’agir. Dans les deux années qu’il a fallu pour lancer cette initiative – qui finance en partie un plan qui sera annoncé ultérieurement – plus de 7700 Haïtiens sont décédés. Les Haïtiens continueront de mourir du choléra introduit par l’ONU jusqu’à ce que l’eau potable et les systèmes d’assainissement soient réellement accessibles », a déclaré Mario Joseph, avocat principal des requérants et directeur général du BAI.
Selon le Secrétaire général, M. Ban Ki-Moon, les donateurs bilatéraux et multilatéraux ont mis à disposition 215 millions de dollars dans des fonds existants pour soutenir les efforts d’éradication et l’ONU s’engage à verser 23,5 millions de dollars en appui, ce qui constitue 10,8% du total nécessaire. Le gouvernement haïtien devrait annoncer les détails du plan en janvier 2013.
« L’initiative du Secrétaire Général est bienvenue car elle constitue une étape positive vers la prévention de futurs décès imputable au choléra » a déclaré Brian Concannon, directeur de IJDH et avocat conseiller des requérants. « Mais une réponse juste doit permettre aux victimes passées du choléra et aux survivants d’être représentés au tribunal, pour demander justice pour la perte de leurs proches, des revenus, des biens et des possibilités d’accès à l’éducation ».
La semaine dernière, plus de 6600 personnes de partout dans le monde ont signé une pétition parrainée par le cinéaste Oliver Stone et l’organisation Just Foreign Policy qui met l’accent sur le refus de l’ONU d’assumer ses responsabilités et qui invite le Secrétaire Général à agir rapidement.
« La poursuite du déni et du silence de l’ONU sur la question de la responsabilité porte préjudice à la crédibilité morale de l’organisation à long terme. Tout le monde espère que l’ONU fasse la chose à faire et accepte sa responsabilité dans l’épidémie», a déclaré Béatrice Lindstrom, avocate à IJDH.
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