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(en français ci-dessous)
Port-au-Prince, April 26, 2023
HAITIAN OBSERVATORY OF CRIMES AGAINST HUMANITY (OHCCH)
COMMENT ON THE CURRENT SITUATION
On this April 26, 2023, the sixtieth anniversary of the massacre of dozens of citizens in Port-au-Prince on April 26, 1963, the Haitian Observatory of Crimes Against Humanity (OHCCH) notes with greatest concern the situation, which is particularly amplified in the metropolitan area, but is throughout the country in general, of perpetration of crimes against humanity in an atmosphere of trivialization of said crimes.
The massacre of entire families and other members of the population in Source Matelas after identical situations in Méyotte, in Calebasse, in the vicinity of Fort Jacques in Terre Brûlée, in Malique, in Cité Soleil, in ONAville and elsewhere are the consequences of a weak state and its lack of authority, a reality resulting from the bandit State that the political regime of the last decade gave birth to after our society unconsciously opened the halls of power to delinquents of all kinds.
Our country’s descent into hell, where the State is incapable of demonstrating the minimum responsibility beyond a timid demonstration by the National Police, forces our society to live through scenes of anarchy, of chaos where violence and abuses by gang members against members of the population has engendered a reality of revenge and precipitous justice characterized by complete dehumanization.
What is happening in our country today must alarm us. We are experiencing a flagrant absence of responsible officials from an inept and apathetic State. We have moved away from the rule of law, replaced by a state of a nature where gangs armed with weapons of war rob citizens, create a situation of terror in neighborhoods abandoned by their inhabitants, and seize properties where families have lived sometimes for several generations. Even the native populations in some places have had to flee their family properties without knowing where to go to find peace and security. The anarchy of armed gangs is now a reality that is gaining more and more territory every day.
L’OHCCH reminds the sowers of chaos, the gangs, the leading criminals and the supporters of the failing State that they will, one day or another, be held accountable for their criminal acts and actions that do not conform to the rightful exercise of power. The State, through its republican institutions, has the objective of ensuring public order, always guaranteeing permanent state authority throughout the country; guaranteeing the free movement of goods and people; working to maintain a favourable climate for investment, for the security of homes and businesses; protecting and serving the population and finally, contributing to the happiness of the people.
L’OHCCH notes with the rest of the population that those who currently hold power have had no solutions to propose and have shown no empathy for the victims of the misdeeds of the gangs that spread like a generalized cancer on the Haitian social body. Clearly, power and gangs are linked entities, which is why we have the impression it is left to the people to resolve, without government help, the daily threats to which they are subjected.
The OHCCH calls for an awakening of conscience of those who occupy executive positions and who have a duty to exercise the regulatory mission of the State. As for populations who are victims of abuse by gangs and who, in a quasi-mirror effect are expressing themselves with the same violence, they must avoid excesses and outbursts typical of a cannibal society incompatible with the aspirations of a state governed by the rule of law and democratic values for which so many sacrifices have been made and which remain, ultimately, the objective to be attained for the happiness and progress of our society.
– Mario Joseph, Av. & Herald Jean François, Journalist
Port-au-Prince, le 26 avril 2023
OBSERVATOIRE HAITIEN DES CRIMES CONTRE L’HUMANITÉ (OHCCH)
NOTE DE CONJONCTURE
En ce 26 avril 2023 commémorant les soixante ans du massacre de plusieurs dizaines de citoyens à Port-au-Prince, le 26 avril 1963, l’Observatoire Haïtien de Crimes contre l’Humanité (OHCCH) constate avec la plus grande inquiétude une situation, qui tend à s’amplifier dans la zone métropolitaine en particulier et dans tout le pays en général, de perpétration de crimes contre l’humanité dans une ambiance de banalisation desdits crimes.
Le massacre de familles entière et d’autres membres de la population à Source Matelas après des situations identiques à Méyotte, à Calebasse, dans les environs de Fort Jacques à Terre Brûlée, à Malique, à Cité Soleil, à ONAville et ailleurs sont les conséquences d’un État faible et de son absence d’autorité, réalité issue de l’État bandit que le régime politique de la dernière décennie ont enfanté après que, de façon inconsciente, notre société ait ouvert les arcanes du pouvoir à des délinquants de tout poil.
La descente aux enfers de notre pays où l’État est incapable de faire preuve d’un minimum de responsabilité si ce n’est une timide manifestation de la Police Nationale, impose à notre société de vivre des scènes d’anarchie, de chaos où la violence et les exactions des bandits contre les membres de la population ont engendré une réalité de revanche et de justice expéditive exprimées en toute déshumanisation.
Ce qui se passe dans notre pays aujourd’hui doit nous interpeller. On assiste à une absence flagrante des responsables de l’État inapte et apathique. Nous nous sommes éloignés de l’État de droit remplacé par l’État de nature où les gangs munis d’armes de guerre dépouillent les citoyennes et les citoyens, créent une situation de terreur dans les quartiers abandonnés par leurs habitants, s’emparent des propriétés où des familles ont grandi des fois sur plusieurs générations. Même les populations natives, en certains endroits ont dû fuir leurs propriétés familiales sans savoir où se rendre pour retrouver la paix et la sécurité. L’anarchie des gangs armés, étant désormais une réalité qui, gagne chaque jour de plus larges territoires.
L’OHCCH rappelle aux semeurs de chaos, aux bandits, aux criminels prépondérants et aux tenants de l’État défaillant qu’ils devront un jour ou l’autre rendre compte de ces actes criminels et ces agissements non conformes à l’exercice du pouvoir. L’État, à travers les institutions républicaines a pour objectif d’assurer l’ordre public, garantir la permanence de l’État sur toute l’étendue du territoire, à tout moment; garantir la libre circulation des biens et des personnes; travailler au maintien d’un climat favorable à l’investissement, à la sécurité des foyers et des entreprises; protéger et servir la population et concourir finalement au bonheur du peuple.
L’OHCCH constate avec le reste de la population que ceux qui confisquent actuellement le pouvoir, sans qu’ils aient de solutions à proposer, n’ont montré aucune empathie pour les victimes des méfaits des gangs qui pullulent comme un cancer généralisé sur le corps social haïtien. De toute évidence, le pouvoir et les bandits ont partie liée, c’est pourquoi nous avons l’impression que l’on s’en remet au peuple souverain pour résoudre, sans l’encadrement de l’État, les menaces quotidiennes dont il est l’objet.
L’OHCCH appelle à une prise de conscience de ceux qui occupent les postes exécutifs et qui devraient exercer les missions régaliennes de l’État, pour qu’ils se réveillent. Quant à la population victime des exactions des bandits et qui, dans un quasi effet miroir s’exprime avec la même violence, elle doit éviter des excès et des débordements typiques d’une société cannibale non conformes aux aspirations d’un État de droit et aux valeurs démocratiques pour lesquels tant de sacrifices ont été consentis et qui demeurent, au bout du compte, l’objectif à atteindre pour le bonheur et le progrès de notre société.
– Mario Joseph, Av. & Herald Jean François, Journaliste